Ah, le monde de l’adolescence et de la jeunesse ! C’est un univers fascinant, parfois complexe, mais toujours rempli de potentiel. En tant que psychologue de l’Éducation nationale, mais aussi en tant que simple observateur de la société, j’ai vu à quel point nos jeunes sont confrontés à des défis inédits.

Entre la pression scolaire, l’omniprésence des écrans, les questions d’orientation et, avouons-le, une certaine anxiété face à l’avenir, leur parcours est loin d’être un long fleuve tranquille.
C’est pourquoi le rôle de ceux qui les accompagnent est plus crucial que jamais. On parle beaucoup de santé mentale des jeunes ces dernières années, et pour cause !
Il suffit de regarder les chiffres pour comprendre l’urgence de la situation, avec une augmentation notable des souffrances psychologiques et des demandes d’aide.
Heureusement, en France, un maillage de professionnels s’active pour leur tendre la main, que ce soit à l’école, dans les Maisons des Adolescents ou les CIO.
J’ai personnellement été témoin de la dévotion de ces “conseillers pour jeunes” – des psychologues scolaires aux conseillers d’orientation-psychologues – qui jonglent entre écoute, soutien et, bien sûr, les réalités administratives.
Leur quotidien est un véritable défi, fait de découvertes enrichissantes mais aussi d’obstacles qu’il faut apprendre à surmonter avec finesse. Alors, comment ces experts naviguent-ils dans ce paysage en constante évolution ?
Quelles sont les nouvelles problématiques auxquelles ils sont confrontés, et comment s’adaptent-ils pour offrir le meilleur accompagnement possible ? Approfondissons ensemble les coulisses de ce métier essentiel et découvrons les véritables enjeux de l’accompagnement des jeunes.
Chers lecteurs et amis,Après avoir évoqué l’univers unique de nos jeunes et la nécessité d’un accompagnement toujours plus fin et humain, il est temps de plonger au cœur de ce qui se passe vraiment sur le terrain.
Vous savez, être un “conseiller pour jeunes” en France, ce n’est pas juste un titre sur une carte de visite. C’est un engagement profond, une danse constante entre l’écoute bienveillante et la réalité d’un système qui évolue sans cesse.
Permettez-moi de vous emmener dans les coulisses de ces métiers essentiels.
Les Mutations du Rôle d’Accompagnant : Plus qu’une Écoute, une Boussole
Naviguer entre Orientation et Soutien Psychologique
Ce qui m’a toujours frappé dans ce métier, c’est cette double casquette. D’un côté, il y a l’orientation scolaire et professionnelle, un pilier historique du rôle des psychologues de l’Éducation nationale (anciennement conseillers d’orientation-psychologues).
On aide les jeunes à défricher le maquis des formations, à comprendre les métiers qui les font rêver ou qu’ils n’imaginent même pas, à construire un projet qui ait du sens pour eux.
C’est une mission complexe, car il faut connaître le système éducatif sur le bout des doigts, anticiper les évolutions du marché du travail, et surtout, cerner la personnalité de chaque jeune, ses aspirations, ses forces et ses craintes.
Mais en parallèle, et c’est là que le rôle a pris une toute autre dimension ces dernières années, on est devenu des sentinelles de la santé mentale. Je l’ai vu de mes propres yeux : le mal-être adolescent s’est accentué, et le COVID n’a fait qu’amplifier une tendance déjà présente, avec plus d’anxiété, de dépressions, et même de pensées suicidaires chez les 11-17 ans.
Alors, notre bureau n’est plus seulement un lieu où l’on parle de “bac pro” ou de “licence”, mais aussi un espace où l’on ose confier une souffrance profonde.
Il faut être prêt à tout entendre, à détecter les signaux faibles et à orienter vers les structures adaptées, comme les Maisons des Adolescents (MDA) ou les Points d’Accueil Écoute Jeunes (PAEJ), qui sont des ressources incroyables et gratuites.
C’est un équilibre délicat, car notre formation de base est en psychologie, mais l’urgence des situations de détresse psychique nous pousse à aller bien au-delà de la simple “aide à l’orientation”.
On se retrouve souvent à gérer des crises, des détresses profondes, des situations familiales complexes, et ça, ce n’est pas toujours dans les manuels.
L’Impact Croissant du Numérique et des Réseaux Sociaux
Ah, les écrans ! C’est un sujet qui me tient particulièrement à cœur, car je vois au quotidien les ravages qu’ils peuvent faire. Nos jeunes sont nés avec un smartphone à la main, et si le numérique offre des opportunités fantastiques, il est aussi une source de pression inédite.
Cyberharcèlement, comparaison constante, quête de likes, exposition à des contenus parfois inappropriés… C’est un cocktail explosif pour l’estime de soi et la santé mentale.
Selon Santé publique France, en 2023, près d’un tiers des internautes ressentent au moins un effet néfaste des écrans, et ce chiffre monte à 11% des 15-19 ans qui se sentent déprimés après usage.
On me raconte des histoires de jeunes qui limitent leur sommeil pour rester connectés, qui négligent leurs loisirs, et qui développent une “envie obsédante” de consulter leurs écrans.
Quand un jeune vient me parler de ses difficultés d’orientation, il est impossible d’ignorer cet environnement digital. Mes entretiens sont souvent parsemés de références à TikTok, à Instagram, ou à des jeux vidéo qui occupent une place prépondérante dans leur vie.
Il ne s’agit pas de juger, mais de comprendre comment ces outils façonnent leur vision du monde et leurs projets d’avenir. Le défi pour nous, c’est d’aider ces jeunes à trouver un équilibre, à développer un esprit critique face à ce qu’ils voient et à se reconnecter à la “vraie vie”, tout en intégrant ces réalités numériques dans leur parcours.
Je me suis souvent demandé comment on pourrait utiliser ces plateformes de manière plus constructive pour les toucher, les informer, les accompagner…
C’est un chantier immense, et franchement, on a parfois l’impression de courir après le temps.
Les Nouvelles Problématiques des Jeunes et l’Adaptation des Dispositifs
Précarité, Décrochage et Isolement Social
Je vois arriver des jeunes qui cumulent les difficultés, c’est parfois déchirant. La précarité économique est une réalité qui touche de nombreux adolescents et jeunes adultes en France, et elle a un impact direct sur leur parcours.
Comment se projeter quand on n’est pas sûr d’avoir un toit ou de quoi manger ? Le décrochage scolaire est souvent le symptôme d’une souffrance plus profonde, d’un sentiment d’inadéquation ou d’un manque de soutien.
Je me souviens de Sarah, une jeune fille brillante mais sans ressources, qui ne voyait pas l’intérêt de continuer ses études si c’était pour accumuler les dettes.
Mon rôle, ça a été de l’écouter, de valider sa souffrance, et de chercher avec elle des solutions concrètes : des aides au logement, des bourses, des dispositifs d’insertion professionnelle comme le Contrat d’Engagement Jeune (CEJ) pour les jeunes en rupture.
L’isolement social est aussi un fléau, amplifié par la crise sanitaire. Certains jeunes se replient sur eux-mêmes, perdent le lien avec leurs pairs, avec les adultes.
Ils ne fréquentent plus les structures “jeunesse” classiques, et il faut redoubler d’efforts pour “aller vers eux”, pour recréer du lien. C’est un travail de longue haleine, fait de petites victoires, de moments où l’on sent qu’on a fait la différence, même juste en offrant une oreille attentive.
C’est essentiel, car sans cette connexion humaine, toutes les aides administratives du monde ne suffiront pas.
La Complexité du Système et la Nécessité d’une Approche Pluridisciplinaire
Franchement, si je devais faire une liste de tous les dispositifs existants pour les jeunes, elle serait interminable ! CIO, Maisons des Adolescents, Points Accueil Écoute Jeunes, missions locales, services de santé universitaire…
C’est à la fois une richesse incroyable et un vrai casse-tête pour les jeunes, mais aussi pour nous, les professionnels. Il faut connaître toutes ces portes d’entrée, savoir qui fait quoi, pour orienter au mieux.
Et croyez-moi, ce n’est pas toujours évident de s’y retrouver. Mon rôle est souvent de faire le pont entre ces différentes structures, de m’assurer que le jeune ne se perde pas en chemin.
Je me sens comme une sorte de “chef d’orchestre” de l’accompagnement. La pluridisciplinarité est devenue la norme. On travaille main dans la main avec les infirmiers scolaires, les assistants sociaux, les médecins, les associations…
Chaque professionnel apporte son éclairage, sa compétence, et c’est en croisant nos regards que l’on peut proposer un accompagnement vraiment complet et adapté.
Quand un jeune présente des difficultés d’apprentissage, une anxiété généralisée et des tensions familiales, il est impossible de le prendre en charge seul.
C’est tout l’intérêt de ces réseaux, même si leur coordination est un défi constant.
Le Quotidien du Psychologue de l’Éducation Nationale : Entre Passion et Obstacles
Des Effectifs Sous Pression et un Manque de Reconnaissance
Si je pouvais changer une chose, ce serait les effectifs. On est clairement en sous-nombre. Un psychologue pour 1600 élèves, comme c’est la réalité, c’est un défi immense et parfois décourageant.
On aimerait pouvoir passer plus de temps avec chaque jeune, faire plus de prévention, mais la réalité des chiffres nous rattrape. On doit jongler entre les urgences, les demandes d’orientation, les bilans psychologiques, les réunions avec les équipes éducatives…
et la paperasse, n’oublions pas la paperasse ! C’est une charge de travail colossale, et j’avoue que parfois, on se sent un peu seul face à l’ampleur de la tâche.
Il y a aussi cette impression que notre rôle n’est pas toujours pleinement compris, ni reconnu à sa juste valeur. On est des psychologues, avec une formation universitaire solide, et notre expertise est précieuse, mais le statut au sein de l’Éducation nationale peut parfois être ambigu.
Les syndicats se battent pour plus de postes et une meilleure reconnaissance, mais les avancées sont lentes. Pourtant, je peux vous dire que l’on est au front, chaque jour, à tisser des liens, à offrir un espace de parole sécurisant, et à tenter de construire des avenirs possibles.
La Formation Continue et l’Évolution des Compétences
Le monde change vite, et le monde des jeunes encore plus ! Pour rester au top, il est impératif de se former en permanence. De nouvelles pathologies apparaissent, de nouvelles pratiques d’orientation émergent, les outils numériques évoluent.
Je passe un temps considérable à lire des articles, à participer à des colloques, à échanger avec mes pairs. Par exemple, l’impact des neurosciences sur l’apprentissage est un domaine fascinant, et je me sens le devoir d’explorer ces pistes pour mieux comprendre comment nos jeunes apprennent et pensent.
Malheureusement, les formations continues ne sont pas toujours faciles d’accès ni suffisamment nombreuses, et l’acquisition de certaines expertises relève souvent de notre initiative personnelle.
C’est un investissement en temps et en énergie, mais je crois profondément que c’est indispensable pour offrir un accompagnement de qualité. On ne peut pas se permettre de rester sur nos acquis, surtout quand on travaille avec une population aussi vulnérable et en constante mutation.
J’ai le sentiment d’être une éternelle étudiante, toujours à la recherche de nouvelles clés pour ouvrir les bonnes portes.
Les Clés d’un Accompagnement Réussi : Confiance, Bienveillance et Personnalisation
L’Importance Cruciale du Lien de Confiance
S’il y a bien une chose que j’ai apprise au fil des années, c’est que sans confiance, rien n’est possible. Un jeune qui vient me voir doit se sentir en sécurité, libre de parler sans jugement.
Je me souviens de Thomas, un adolescent mutique que j’ai eu du mal à faire parler. Pendant des semaines, il se contentait de marmonner quelques mots. Mais je n’ai rien lâché.

Je lui ai offert un espace de jeu, de dessin, de silence aussi, et petit à petit, il a commencé à se livrer. Ce jour-là, quand il m’a raconté ses peurs, j’ai su que j’avais réussi ma mission : créer ce lien précieux.
C’est un travail qui demande de la patience, de l’empathie, et une capacité à “lire entre les lignes”, comme on dit. Nos échanges sont strictement confidentiels, et c’est une garantie fondamentale pour que le jeune se sente en mesure de partager ses angoisses les plus profondes.
Cette confiance mutuelle est le socle de tout accompagnement réussi, et c’est ce qui rend ce métier si profondément humain et gratifiant. On ne peut pas aider quelqu’un si on ne le connaît pas vraiment, si on ne le comprend pas dans son individualité.
Vers un Avenir Optimiste : Les Moyens d’Agir
Malgré les défis, je reste profondément optimiste. Je vois chaque jour la résilience de nos jeunes, leur capacité à rebondir, à se réinventer. Et je vois aussi l’engagement de mes collègues, de tous les professionnels qui œuvrent pour leur bien-être.
Le gouvernement a mis en place des dispositifs comme “Mon Soutien Psy” qui permet de bénéficier de séances remboursées, et c’est une avancée significative pour l’accès aux soins psychologiques.
Des plateformes comme Fil Santé Jeunes offrent une écoute anonyme et gratuite pour les 12-25 ans, et c’est une ressource formidable pour ceux qui hésitent à franchir le pas d’une consultation en présentiel.
Des associations déploient des trésors d’ingéniosité pour “aller vers” les jeunes en rupture, pour les accompagner vers l’autonomie et l’insertion. C’est un maillage complexe, mais il existe, et il est essentiel de le faire connaître.
En tant qu’influenceur, je me sens investie de cette mission de visibilité : éclairer les jeunes et leurs familles sur les aides disponibles, les rassurer, et leur montrer qu’ils ne sont pas seuls.
Ensemble, nous pouvons construire un avenir où chaque jeune, quelles que soient ses difficultés, aura la chance de trouver sa voie et de s’épanouir.
| Type de Structure | Missions Principales | Public Visé | Accès |
|---|---|---|---|
| CIO (Centre d’Information et d’Orientation) | Information sur les études et métiers, conseil en orientation scolaire et professionnelle. | Élèves, étudiants, adultes en réorientation. | Gratuit, sur rendez-vous ou en libre accès. |
| Maisons des Adolescents (MDA) | Accueil, écoute, information, prévention, accompagnement multidisciplinaire (santé physique, psychique, sociale). | Adolescents (11-21 ans), leurs familles, professionnels. | Gratuit, anonyme, sur rendez-vous ou sans rendez-vous. |
| Points Accueil Écoute Jeunes (PAEJ) | Lieux d’écoute, de soutien et d’orientation pour les jeunes en difficulté (mal-être, difficultés scolaires ou relationnelles). | Jeunes (12-25 ans). | Gratuit, anonyme. |
| Services de Santé Universitaire (BAPU, SUMPPS) | Consultations médicales et psychologiques, prévention, promotion de la santé. | Étudiants. | Pris en charge par l’Assurance Maladie ou gratuits. |
| Dispositif “Mon Soutien Psy” | Prise en charge de séances d’accompagnement psychologique avec un psychologue partenaire. | Toute personne dès 3 ans avec troubles psychiques légers à modérés. | Jusqu’à 12 séances remboursées par an. |
| Fil Santé Jeunes | Écoute, information et orientation dans le domaine de la santé (via téléphone, chat, internet). | Jeunes (12-25 ans). | Numéro gratuit, anonyme, accessible tous les jours de 9h à 23h. |
Développer les Compétences Psychosociales : Prévenir Plutôt que Guérir
L’Apprentissage du Savoir-Être et de l’Estime de Soi
Si l’orientation et le soutien psychologique sont essentiels, je suis convaincue que l’avenir passe aussi par la prévention. Et pour moi, la prévention, c’est avant tout le développement des compétences psychosociales.
C’est aider nos jeunes à mieux se connaître, à gérer leurs émotions, à communiquer efficacement, à prendre des décisions éclairées, à développer leur esprit critique face aux pressions, notamment celles des réseaux sociaux.
C’est leur donner les outils pour naviguer dans un monde complexe sans perdre pied. J’ai eu l’occasion d’animer des ateliers sur l’estime de soi dans des collèges, et c’est incroyable de voir à quel point ces moments de partage peuvent transformer un groupe.
On parle de leurs qualités, de leurs défis, de leurs rêves. On déconstruit les injonctions à la perfection, on célèbre la singularité. Et quand je vois un jeune prendre conscience de sa propre valeur, c’est ma plus belle récompense.
Je crois fermement que ces compétences sont des boucliers contre le mal-être, le décrochage ou même les conduites à risque. L’école a un rôle majeur à jouer là-dedans, bien au-delà des seules connaissances académiques.
C’est en cultivant ces savoir-être que l’on bâtit des adultes équilibrés et résilients.
Impliquer les Familles et les Équipes Éducatives
L’accompagnement d’un jeune n’est jamais un acte isolé. C’est un travail d’équipe, et cette équipe inclut évidemment la famille et l’ensemble des acteurs éducatifs.
Un jeune est un écosystème à part entière ! Quand un adolescent est en difficulté, il est rare que cela ne se répercute pas sur sa famille, ou qu’il n’y ait pas des tensions à la maison.
Mon rôle est aussi d’écouter les parents, de les rassurer, de leur donner des pistes pour mieux accompagner leur enfant. Je me souviens d’une mère désemparée face au repli de sa fille, et nous avons travaillé ensemble à restaurer le dialogue, à comprendre les non-dits.
C’est un rôle de médiateur, parfois. De même, la collaboration avec les enseignants est fondamentale. Ce sont eux qui sont au quotidien avec les élèves, qui voient les premiers signes de mal-être ou de décrochage.
Échanger, partager nos observations, construire des stratégies communes, c’est ça la clé. Les Maisons des Adolescents, par exemple, sont conçues pour travailler en réseau avec tous ces acteurs.
C’est en créant une cohérence autour du jeune, en lui offrant un front uni et bienveillant, que l’on maximise nos chances de réussite. C’est un effort collectif, une véritable chaîne de solidarité qui se met en place.
L’Avenir de l’Accompagnement : Innovations et Perspectives
L’Intégration des Nouvelles Technologies et Outils Numériques
Je l’ai déjà dit, le numérique est à la fois un défi et une opportunité. L’avenir de l’accompagnement des jeunes passera inévitablement par une meilleure intégration des nouvelles technologies.
Imaginez des outils interactifs pour l’orientation, des plateformes de soutien psychologique en ligne adaptées aux jeunes, des applications pour gérer le stress ou développer la pleine conscience.
Bien sûr, rien ne remplacera jamais le contact humain, l’écoute bienveillante en face-à-face. Mais ces outils peuvent être des compléments précieux, surtout pour des jeunes qui sont parfois plus à l’aise derrière un écran pour exprimer leurs émotions ou poser des questions.
On peut aussi penser à l’utilisation de la réalité virtuelle pour explorer des métiers, ou à des chatbots spécialisés pour répondre aux questions d’orientation de base.
Le potentiel est énorme, et je crois que nous, les professionnels, devons être à l’avant-garde de ces innovations, les tester, les évaluer, et les adapter aux besoins spécifiques de notre public.
Il ne s’agit pas de se laisser dépasser, mais de s’emparer de ces outils pour renforcer notre action et toucher encore plus de jeunes.
Renforcer la Recherche et l’Évaluation des Pratiques
Pour que notre accompagnement soit toujours plus pertinent et efficace, il est essentiel de s’appuyer sur la recherche. Quelles sont les méthodes qui fonctionnent le mieux ?
Quels sont les facteurs de réussite pour un jeune en difficulté ? Comment évaluer l’impact de nos interventions ? Ce sont des questions que l’on doit se poser en permanence.
Malheureusement, la recherche en psychologie de l’Éducation nationale, en France, n’est pas toujours aussi développée qu’on le souhaiterait. On a besoin de plus d’études, de données concrètes pour affiner nos pratiques et argumenter auprès des pouvoirs publics pour obtenir plus de moyens.
J’ai toujours été curieuse des nouvelles approches, des thérapies innovantes, des programmes de prévention qui ont fait leurs preuves à l’étranger. Je suis convaincue qu’en renforçant le lien entre la pratique de terrain et la recherche universitaire, nous pourrions faire des pas de géant.
C’est un cercle vertueux : la recherche nourrit la pratique, et la pratique alimente la recherche en posant de nouvelles questions. C’est comme ça qu’on construit une véritable expertise et une légitimité encore plus forte dans l’accompagnement de nos jeunes.
Pour conclure notre échange
Alors, mes chers lecteurs, nous voilà arrivés au terme de cette plongée au cœur de l’accompagnement des jeunes en France. Ce rôle de conseiller, vous l’avez compris, est bien plus qu’une simple profession ; c’est une véritable vocation, un engagement de chaque instant pour nos jeunes. C’est tisser des liens, défricher des chemins, et parfois, juste offrir une oreille attentive et un regard bienveillant. Je suis convaincue qu’en restant proches d’eux, à l’écoute de leurs défis et de leurs rêves, nous pouvons, ensemble, construire un avenir où chacun trouve sa place et son épanouissement.
Des informations utiles à connaître
1. N’hésitez jamais à demander de l’aide ! Que ce soit pour une question d’orientation, un coup de blues ou une difficulté familiale, il existe de nombreuses structures dédiées aux jeunes en France. Les Maisons des Adolescents (MDA), les Points Accueil Écoute Jeunes (PAEJ) ou les CIO sont là pour vous, gratuitement et souvent de manière anonyme.
2. Prenez soin de votre santé mentale. Si vous ressentez de l’anxiété, de la tristesse persistante ou du stress, parlez-en à un adulte de confiance ou consultez un professionnel. Le dispositif “Mon Soutien Psy” peut vous permettre de bénéficier de séances remboursées par l’Assurance Maladie. Votre bien-être est primordial !
3. Gérez votre temps d’écran. Les outils numériques sont fantastiques, mais attention à l’usage excessif. Essayez de fixer des limites, de privilégier les interactions réelles et de vous déconnecter régulièrement pour préserver votre équilibre et votre sommeil. Vous verrez, ça fait une vraie différence.
4. Explorez vos options d’orientation bien en amont. Le système éducatif français offre de nombreuses passerelles. Ne vous limitez pas aux idées reçues. Parlez-en autour de vous, utilisez les ressources en ligne des CIO et des ONISEP, et surtout, n’ayez pas peur de changer d’avis et d’ajuster votre parcours. C’est tout à fait normal !
5. Engagez-vous ! Que ce soit dans une association sportive, culturelle, humanitaire ou même un projet personnel, l’engagement est un formidable moteur de développement. Cela vous permet de rencontrer de nouvelles personnes, de développer des compétences (les fameuses compétences psychosociales !) et de donner du sens à votre vie. Lancez-vous !
Les points clés à retenir
En résumé, l’accompagnement des jeunes en France est une mission plurielle et essentielle, qui s’adapte sans cesse aux défis actuels : de la santé mentale à l’impact du numérique, en passant par la précarité et l’isolement. Il repose sur une approche humaine et bienveillante, où la confiance est le pilier central. La collaboration entre les différentes structures et professionnels est indispensable pour offrir un soutien complet et personnalisé. Il est crucial d’investir dans la prévention, le développement des compétences psychosociales et la recherche pour construire un avenir où chaque jeune puisse s’épanouir pleinement. L’optimisme demeure, car la résilience de la jeunesse et l’engagement des accompagnants sont des forces inestimables.
Questions Fréquemment Posées (FAQ) 📖
Q: Actuellement, quels sont les principaux défis de santé mentale auxquels nos jeunes Français sont confrontés ?
R: Ah, c’est une question cruciale, et malheureusement, les chiffres récents sont assez parlants. En tant que psychologue de l’Éducation nationale, je constate chaque jour que nos jeunes font face à une pression inédite.
D’après des études récentes, il apparaît qu’environ 45 % des adolescents de 11 à 15 ans souffrent de troubles anxieux, dont 8 % de manière sévère. C’est énorme !
On observe aussi un risque important de dépression chez 14 % des collégiens et 15 % des lycéens. Ce mal-être est souvent multifactoriel. D’abord, l’omniprésence des écrans et des réseaux sociaux joue un rôle majeur : entre la pression sociale, le cyberharcèlement et l’exposition à des contenus anxiogènes, leur monde numérique est loin d’être un havre de paix.
La période post-COVID a aussi laissé des séquelles, exacerbant des vulnérabilités préexistantes et entraînant une hausse des troubles anxio-dépressifs.
N’oublions pas les questions identitaires, les discriminations liées au handicap, au racisme ou à l’orientation sexuelle, qui génèrent une souffrance psychologique considérable.
Et puis, il y a la pression scolaire, l’incertitude face à l’avenir, et même le poids des enjeux écologiques et des conflits mondiaux. Tous ces éléments contribuent à une augmentation préoccupante des pensées suicidaires, particulièrement chez les lycéennes.
Bref, c’est un cocktail complexe qui nécessite toute notre attention et notre compréhension.
Q: En France, comment les jeunes et leurs familles peuvent-ils concrètement trouver de l’aide psychologique, et est-ce que c’est accessible financièrement ?
R: Excellente question, car savoir où s’adresser est la première étape ! Heureusement, en France, il existe un maillage de dispositifs pour accompagner nos jeunes, et beaucoup sont gratuits.
Moi, j’ai vu à quel point ces ressources peuvent faire la différence. Les Maisons des Adolescents (MDA) sont des lieux clés. Elles accueillent les jeunes de 11 à 25 ans, ainsi que leurs familles, offrant un accueil, une information, de la prévention et un accompagnement multidisciplinaire.
Le grand plus, c’est que ces services sont souvent gratuits, anonymes et sans jugement. On y trouve des psychologues, des éducateurs, des médecins… C’est un vrai point d’entrée pour des difficultés très diverses, du décrochage scolaire aux questions d’addiction.
Ensuite, à l’école, les psychologues de l’Éducation nationale (PsyEN) sont là pour le soutien psychologique et l’orientation. Ils sont des interlocuteurs précieux pour les élèves et les équipes éducatives.
Côté dispositifs nationaux, il y a eu de belles avancées ! Le programme “Mon Soutien Psy”, par exemple, permet à toute personne dès 3 ans de bénéficier de 12 séances de soutien psychologique par an, et depuis le 1er janvier 2025, plus besoin de prescription médicale préalable pour les consulter !
Pour les étudiants de l’enseignement supérieur, il y a le dispositif “Santé Psy Étudiant” qui offre aussi jusqu’à 12 séances gratuites par année universitaire.
Et n’oublions pas les Centres Médico-Psychologiques (CMP), qui proposent des consultations remboursées par l’Assurance Maladie, ou les Points d’Accueil Écoute Jeunes (PAEJ) pour une écoute et un soutien.
Enfin, des lignes d’écoute téléphoniques gratuites et anonymes sont disponibles, comme le 0 800 235 236 pour les jeunes ou le 3114 pour la prévention du suicide.
La gratuité et la confidentialité sont au cœur de beaucoup de ces initiatives, c’est essentiel.
Q: Face à l’évolution rapide de la société, quels sont les défis majeurs pour les professionnels qui accompagnent les jeunes, et comment s’adaptent-ils ?
R: C’est une question qui me tient particulièrement à cœur, car le quotidien de ces “conseillers pour jeunes” est loin d’être simple ! D’après mon expérience et ce que je vois sur le terrain, le premier défi est l’augmentation exponentielle de la demande : il y a un écart criant entre le nombre de jeunes qui ont besoin d’aide et les capacités d’accueil des structures de soin.
Les cas sont aussi de plus en plus complexes, mêlant souvent des problématiques scolaires, familiales, sociales et des souffrances psychiques profondes, parfois accentuées par l’usage des écrans.
Pour s’adapter, ces professionnels doivent faire preuve d’une agilité incroyable. Ils sont constamment en train de se former pour mieux comprendre les nouvelles problématiques, comme l’impact des neurosciences sur les apprentissages ou les nouvelles formes de harcèlement en ligne.
Il faut aussi qu’ils collaborent toujours plus étroitement. Les Maisons des Adolescents, par exemple, sont devenues de véritables carrefours où différents experts échangent pour proposer un accompagnement cohérent et global.
On voit aussi les psychologues de l’Éducation nationale jongler entre leur mission d’orientation et le soutien psychologique, une double casquette qui demande une adaptation constante.
C’est un métier de passion, où l’écoute, l’empathie et une capacité à se réinventer sont plus que jamais indispensables pour tendre la main à nos jeunes.






